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The hardest part of starting up is starting out.
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Je suis élue régionale déléguée Transfert, Innovation, Accélération, rattachée au développement économique et à l’enseignement supérieur et la recherche. Il s’agit de mon premier et unique mandat. A titre professionnel, je suis entrepreneure dans le domaine de la responsabilité sociétale et professeure associée à Sciences Po.
La crise de 2008 a bouleversé la donne en sonnant la faillite des politiques de régulation : on a vu la désintermédiation des acteurs financiers s’accélérer.
Parallèlement, et pour de multiples raisons, les banques ont montré de réelles difficultés à se réformer. Il y a deux causes, l’une essentielle, l’autre structurelle : la sécurité et la concurrence. Ce secteur est ainsi caractérisé par un grand conservatisme notamment en raison de l’inflation des règles prudentielles qui s’imposent à lui. C’est dans ce contexte que l’innovation financière s’est développée, dans les produits financiers et les technologies.
Parmi les principales innovations financières produits, on trouve les systèmes de paiement (mobile) et d’échanges de devises (en pair to pair), le financement participatif (crowdfunding), les banques en ligne, les financements structurés, les produits dérivés, les fonds de créances, le micro-trading. Les opportunités offertes par le numérique et l’intelligence artificielle ont bénéficié à la désintermédiation. Mais il faut ajouter que cet écosystème est aussi confronté à des risques nouveaux, échappant justement à la régulation…
Tout d’abord, dans la question des pronostics dans la Fintech, il convient de rester humble… !
Quelques tendances malgré tout :
– La « fintegration » ou coopération banques-assurances / fintech c’est-à-dire comment interfacer (en terme de gestion, normes, système d’information, risques, …) banques ou assureurs et fintech ? La sécurité des services financiers grâce aux technologies de « machine learning » représente un enjeu majeur notamment au regard des amendes réglementaires,
– Les virements instantanés et mobiles dans l’objectif de réduire les moyens de paiement,
– Le paiement « invisible » ou pré-paiement (ex : chauffeur privé, Amazone Go, …) et les cashback,
– La blockchain et les cryptomonnaies et en particulier l’ICO[1] (Initial Coin Offering),
– L’économie de l’abonnement,
– Les chatbots ou agents conversationnels sont issus de l’IA et devraient s’intégrer en profondeur dans les services financiers.
La Région contribue fortement au développement de dispositif fonds propres en matière d’amorçage et de capital risque : elle vient d’investir dans plusieurs véhicules financiers dont un fonds de co-investissement de 35 M€ dédié à l’attractivité des capitaux mais également dans IRDInov 2 dédié à l’amorçage technologique et dans Aélis Innovation dédié au capital risque pour des montants pouvant atteindre 1 à 10 M€.
L’innovation est une sorte d’hyper-adaptation au réel. Il faut donc en comprendre très vite les caractéristiques, selon un mode dynamique. Puis ajuster l’offre de services ou de produits à cette perception globale. Il faut donc analyser les évolutions majeures : culturelles, environnementales, sociales, avec une attention aux signaux faibles, regarder où sont les blocages des systèmes conventionnels, identifier les attentes sociétales majeures mais aussi les émergentes, et sans doute chercher à améliorer en permanence les usages. En bref, il faut des data, de bonnes capacité d’analyse, de l’intuition et … un peu d’audace !
[1] Méthode de levée de fonds fonctionnant via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des cryptomonnaies durant la phase de démarrage d’un projet. Ces actifs numériques sont appelés tokens (jetons, en français).
Les tokens sont émis par l’organisation à l’origine de l’ICO, et peuvent être acquis par quiconque lors de l’ICO en échange de cryptomonnaie (le plus souvent, de l’ether ou du bitcoin).
Estimeo est une Société qui développe et commercialise une plateforme de notation de start-ups. Cette offre de notation permet aux acteurs de cet écosystème tels que des prestataires de services, les incubateurs ou investisseurs de venir chercher des appréciations sur des start-ups dans lesquelles ils veulent investir ou avec lesquelles ils souhaitent collaborer.
Nous nous positionnons comme un tiers de confiance qui apporte à travers sa notation un élément objectif d’appréciation et de mesure.
L’intérêt du modèle de notation de notre plateforme réside dans le renouvellement de l’analyse du risque pour de jeunes sociétés en croissance en proposant un système de notation algorithmique neutre, principalement extra-financier et non biaisé permettant de gagner la confiance d’investisseurs ou de tiers.
Les modèles d’analyse traditionnels de credit scoring ou d’analyse equity ne conviennent pas aux start-ups et peuvent même amener les acteurs exposés à la problématique start-up à de mauvais choix.
Il n’existe pas de définition universelle de la start-up mais nous pouvons estimer qu’il existe en France une dizaine de milliers de start-ups en stock, et environ 1500 à 2000 qui se créent chaque année.
Pour Estimeo, il s’agit de sociétés jeunes, à fort potentiel de développement, qui apportent de l’innovation, un mode de financement spécifique par levée de fonds en capital-risque ainsi qu’une composante digitale prépondérante dans l’offre.
Aujourd’hui, 90% des start-ups ne survivent pas dans les deux années suivant leur création d’après le site 1001 Startups. Et 74% des start-ups ont un excédent brut d’exploitation (EBE) négatif donc perdent de l’argent.
Donc évaluer une start-up sur la base d’éléments financiers (compte de résultat, bilan ou tableau de trésorerie), n’est pas adapté et cela revient à ne pas leur donner beaucoup de chance de se développer.
Utiliser comme base d’évaluation de la solidité des projets les éléments financiers ne permettrait pas d’investir ni de travailler avec les start-ups, l’élément quantitatif n’étant pas le plus pertinent sur ce type de profil voire inexistant.
Estimeo a mis en place une méthodologie de notation qui permet de ne pas surpondérer le financier. L’analyse automatique donc non biaisée est réalisée à partir d’un algorithme développé en interne qui s’appuie sur des études académiques d’une part et données spécifiques adaptées au monde start-ups et collectées auprès d’elles. Il prend en compte des éléments qualitatifs et quantitatifs autour de 6 dimensions : l’humain, l’offre, le marché sur laquelle la société opère, la technologie et/ou l’innovation, la stratégie et le financier.
A travers cette méthodologie, l’idée est de synthétiser ces 6 piliers à travers une note sur 100 qui reflète la capacité de développement, la capacité de réussite et surtout la capacité de la start-up à lever des fonds. A cette note est associé un indice de confiance qui reflète la fiabilité de la note en fonction du nombre de questions répondues et de la sincérité des réponses qui peuvent être vérifiées.
On le voit bien, le financier n’est pas l’élément central. Est pris en compte avant tout : l’innovation, l’équipe dirigeante, le marché sur lequel elle opère et sa capacité à exécuter un business plan. Estimeo considère ainsi que l’analyse de risque traditionnel dans la finance n’est pas adaptée aux start-ups, qui ont besoin de plusieurs années pour se développer de par leur modèle basé sur l’innovation. A contrario, il faut mettre en avant, et au cœur de l’appréciation l’immatériel par rapport au financier, car l’immatériel c’est ce que les start-ups développent le plus, c’est leur valeur.
Les deux derniers points ne sont pas évidents car ces sociétés sont petites, en phase de croissance, elles ont besoin d’inspirer confiance même si elles apportent à travers l’innovation quelque chose dont les grandes sociétés ont besoin. Le problème est qu’elles n’ont pas un degré de confiance élevé car elles sont fragiles. Donc ce qui est important pour les start-ups, c’est que les fournisseurs acceptent de prendre un risque sur elles, que les clients acceptent de travailler avec elles en ayant confiance sur la pérennité de l’offre. Enfin, les investisseurs veulent avant de faire leurs propres évaluations être en mesure de séparer rapidement et à moindre coût les startups présentant un potentiel de réussite élevé des autres.
La notation algorithmique et indépendante permet donc aux startups de disposer d’un indicateur extérieur objectif et neutre qu’elles peuvent produire pour gagner la confiance de ces partenaires essentiels.
Il prend en compte les facteurs clefs de réussite ou non d‘une société, le travail de recherches autour des différents retours d’expériences, ceci sur les 6 piliers déjà mentionnés. Les différentes données collectées auprès des startups à travers un formulaire que va remplir le dirigeant sont intégrées par l’algorithme qui va pondérer ces 6 piliers et calculer cette note sur 100.
L’algorithme est le même à un instant donné pour toutes les sociétés quel que soit leur âge et leur secteur. Mais l’intelligence de l’algorithme sera par exemple de ne pas pondérer à l’identique le facteur humain pour une société de 1 an ou de 4 ans. Au delà l’algorithme a pour vocation d’évoluer en fonction de la réalité des parcours des startups et des analyses faites sur les données collectées.
Nous avons voulu participer à Bordeaux FinTech 2018 car nous pensons tout d’abord que les 1500-2000 start-ups qui se créent chaque année, ne sont pas qu’à Paris et je pense que c’est important que les implantations en région soient mises à l’honneur, ne pas faire que la part belle à Paris. L’écosystème start-up est implanté sur tout le territoire. La région a donc son importance. Par ailleurs, nous même, nous nous considérons comme une FinTech.
Enfin, Bordeaux FinTech est un évènement riche sur le fond, et agréable sur la forme, nous nous reconnaissons dans cet évènement.
« L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire » Henri Bergson
Je pense effectivement que la vocation de la FinTech c’est de redéfinir les usages de demain, les faire évoluer en proposant une nouvelle façon plus simple et plus ludique de consommer des services financiers, en créant un nouveau mode de consommation pour tous de services déjà existants pour la plupart.
Une levée de fonds est une étape importante dans la vie d’une startup ; elle ne doit surtout par être prise à la légère et nécessite un travail soutenu de préparation. Elle concerne avant tout les projets innovants à fort potentiel de croissance nécessitant un investissement pour répondre, par exemple, à des problématiques de financement d’éléments immatériels clés (R&D), de recrutement de personnel qualifié, ou d’achat de matériels ne pouvant être financés de manière classique.
Voilà 3 questions qu’un porteur de projet innovant doit impérativement se poser :
Il est crucial de réfléchir en amont aux motivations d’une levée de fonds. Avant de pouvoir approcher des investisseurs, le porteur de projet doit pouvoir expliquer les raisons qui le poussent à lever des fonds, non seulement de manière quantitative, mais aussi de manière qualitative. La startup peut en effet être en train d’atteindre un seuil de taille critique, connaitre une augmentation significative de BFR, ou encore nécessiter de dégager des marges de manœuvre financière. Il faut être en capacité de répondre de manière précise et motivée aux questions suivantes :
Un autre aspect important d’une levée de fonds concerne son « timing ». Pour le déterminer, plusieurs éléments sont à prendre en compte ; les investisseurs sont ainsi sensibles à ce que :
Lorsque le porteur de projet est convaincu d’avoir répondu aux questions précédentes, il doit ensuite s’atteler aux aspects « logistiques » de la levée de fonds :
– Pierre Foucault
Pierre Foucault est Responsable de Projets chez ADI Nouvelle-Aquitaine en charge de l’accompagnement de startups en levée de fonds. Il a auparavant été investisseur chez Noble Venture Finance et Generis Capital Partners.
*POC Proof Of Concept
**BP Business Plan
La Normandie est une région pionnière dans le déploiement du paiement sans contact, toujours soucieuse de renforcer son écosystème d’entrepreneurs de la finance pour en faire un levier de son développement économique. En s’alliant avec Montaigne Conseil, la CCI Caen Normandie capitalise sur son expertise pour renforcer sa position carrefour entre les places financières londoniennes, anglo-normandes et parisiennes.
Les deux manifestations partagent la même ouverture d’esprit et le même goût du challenge qui font partie de leur ADN. Elles vont bousculer les idées et provoquer les débats, alliant impertinence de ton et attitude bienveillante. Les acteurs locaux seront mis en avant, notamment au travers d’un concours de pitch réservé aux startups Fin&- Techs.
Pour les entrepreneurs et acteurs du secteur, Bordeaux et Normandy FinTech sont de réelles opportunités pour découvrir des services innovants et développer leur réseau, via des offres de participation couplées, aussi bien pour la billetterie que pour le partenariat.
« Cela fait 4 ans que nous avons lancé Bordeaux Fintech. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais cette dynamique et les disruptions dans les services financiers se poursuivent. Nous sommes ravis d’avoir été sollicités par la CCI Caen Normandie pour co-organiser leur événement FinTech. C’est la confirmation de notre engagement commun dans ce secteur d’activité » déclare Louis-Alexandre de Froissard, fondateur et gérant associé de Montaigne Conseil.
Conscient des évolutions encore en devenir, Bordeaux FinTech élargit le champ des débats en accueillant cette année des intervenants de grande renommée – Stéphane Mallard en ouverture, Gilles Babinet et Eric Salobir en Grands Témoins – et s’ouvre à de nouveaux « pôles Tech » – comme les assurances et les réglementations – ayant la capacité de s’agréger à la FinTech de demain.
En tout juste deux ans La Cité du Vin a su s’imposer comme un lieu culturel emblématique et incontournable de Bordeaux. Forte d’une architecture moderne et d’une volonté de représenter le vin sous toutes ces facettes, La Cité du Vin rend hommage au vin patrimoine et séduit experts et néophytes. Afin de transmettre au mieux cette grande histoire, La Cité du Vin a conçu un Parcours permanent de 19 espaces thématiques interactifs et sensoriels pour découvrir le vin à travers l’histoire et à travers le monde.
La Cité du Vin c’est aussi un Belvédère qui offre une vue panoramique à 360° imprenable sur Bordeaux, et propose une sélection de 20 vins du monde à la dégustation.
C’est en ce lieu prestigieux que la 4e édition de la FinTech Bordeaux aura lieu, au sein de l’auditorium Thomas Jefferson, un espace à l’architecture remarquable symbole de l’amitié entre la France et les Etats-Unis.
Ne manquez pas ce rendez-vous incontournable les 10 et 11 octobre prochains et profitez de l’occasion pour découvrir ou redécouvrir La Cité du Vin à Bordeaux en bénéficiant de 10 % de réduction* sur le billet daté Parcours permanent + Belvédère grâce au code promo FINTECH18.
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Depuis fin 2016 en France nous avons vu émerger une nouvelle forme de levée de fonds grâce à la blockchain pour les porteurs de projets, les fameuses ICOs ou Initial Coin Offering. Ces opérations permettent à une entreprise de vendre un cryptoactif que l’on appelle token contre une autre cryptomonnaies de l’Ether en général, du bitcoin et parfois contre des monnaies-fiats. Les investisseurs en tout genre se sont jetés dessus ces derniers mois sans forcément tout le temps bien maitriser les risques qu’ils prenaient.
Le premier risque est de perdre tout ou partie de son capital. À la différence d’un investissement traditionnel, il n’y a aucun engagement de la société dans laquelle vous investissez sur ce qu’elle fera des gains réalisés, ni aucune garantie d’une performance minimum et encore moins d’une capacité à récupérer votre argent si vous estimez vous être trompés. Suivant votre sensibilité aux risques, les ICOs et plus généralement le monde des cryptomonnaies ne sont sûrement pas faits pour vous.
Une fois que le token vous a été vendu, une étape est importante du côté de l’entreprise qui a réalisé l’ICO, elle doit faire lister le token sur des plateformes d’exchange afin de pouvoir mettre en relation vendeurs et acheteurs. Il s’agit du second marché sur lequel il est important de mettre en place tous les moyens qui permettront aux investisseurs de prendre leurs gains (ou leurs pertes). Ces plateformes demandent de grosses sommes aux startups, parfois plusieurs millions de dollars, afin de lister le token généré. Résultat, la plupart des ICOs une fois terminées finissent par ne pas investir dans cette étape importante et préfèrent se faire lister sur des exchanges de seconde zone sur lesquelles il n’y a que très peu d’activité.
Un SCAM est une fraude. Eros.vision est une de celles qui est symptomatique de l’année dernière. À l’été 2017, deux individus inconnus du monde crypto ont proposé de développer le Open Bazaar du sexe ou le Uber de la prostitution grâce à la blockchain. L’idée était de développée une market place de la prostitution décentralisée. Sauf qu’il ne faut pas plus de 2 secondes pour se rendre compte que cela ne peut pas fonctionner. Pourtant au 5 août 2017, Eros.vision avait levé 19 millions de dollars avant de partir avec la caisse.
Les ICOs sont sûrement une nouvelle forme de levée de fonds qui est intéressante qui amène de nouvelles opportunités aux investisseurs mais elles recouvrent de nombreux risques qu’il est important de maitriser. Vous ne perdrez pas forcément de l’argent mais vous devez être attentifs et éclairés avant de tenter l’expérience. Quelques recommandations de bon sens sont nécessaires : n’investissez pas plus que ce que vous être prêts à perdre sans que cela vous fasse mal, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, renseignez-vous énormément en amont sur l’équipe et le projet.
Sébastien Bourguignon – MARGO
Vous vous souvenez probablement de ce film dans lequel le héros cherche à protéger un dossier compromettant, et sa vie par la même occasion, en le confiant à un tiers de confiance avec l’instruction de diffuser les informations aux médias dans le cas où il lui arriverait malheur.
Mais le stratagème de notre héros, appelons le Harrison, n’est pas sans risque. Il ne sait pas s’il peut vraiment avoir confiance en son ami. Ce dernier pourrait falsifier les documents ou même les détruire. Comment alors prouver quoi que ce soit ?
Il pourrait multiplier les tiers de confiance, cela s’est vu dans certains scénarios. Et pourquoi pas, compter sur un réseau de nombreuses personnes volontaires pour stocker ces informations. Cela les protègerait de la destruction et, pour modifier le contenu des documents, il faudrait en falsifier la majorité de ceux détenus par le réseau. De plus, si certains membres du réseau pouvaient valider par une clé le dépôt de ces informations, cela leur donnerait une force supplémentaire. Enfin, il serait bon d’automatiser la diffusion du dossier si des conditions précises se vérifiaient. S’il arrive quelque chose à Harrison par exemple.
Peut-être que le mystérieux Satoshi Nakamoto, créateur en 2009 du principe de la Blockchain et du Bitcoin, est amateur de thrillers américain…
Il a un dossier que nous considèrerons comme un « actif ». Rappel : un actif est quelque chose que l’on possède. Cela peut être immobilier ou financier, tangible ou non… Son ami sert ici de « réseau » et les médias de co-contractants. Ils ne le savent peut-être pas encore mais le transfert de propriété de l’actif aura automatiquement lieu si une condition se réalise : quelque chose arrive à Harrison.
La Blockchain est un système de stockage et de transfert d’actifs numériques qui sont des cryptomonnaies ou des tokens – jetons en français. Le problème avec un actif numérique est qu’il peut être facilement copié. Dans le cas de la Blockchain, l’actif dispose d’un numéro d’identification unique qui permet de lui donner une caractéristique importante qui le rapproche d’un article physique : l’unicité. Vous ne pouvez dépenser qu’une fois un billet de 20 €, celui numéroté UB5296843874. Dans le cas d’une cryptomonnaie ou d’un token, vous possédez une clé privée qui vous permet de disposer librement de cet actif. Vous pouvez le vendre, le donner, le détruire, le déplacer mais pas le dupliquer. Le réseau, et en particulier ceux que l’on appelle les « mineurs » (du « mining » anglais signifiant extraire/exploiter), valide les opérations passées par les utilisateurs. Dans cette opération de validation des transactions sont regroupées pour former des blocs qui seront assemblés à d’autres blocs. D’où le nom de Blockchain. Une fois cette validation réalisée, l’ensemble des utilisateurs du réseau se retrouve avec les mêmes informations stockées dans cette chaîne de blocs. Si vous essayez de vendre deux fois le même actif, votre deuxième transaction sera rejetée par le réseau, et si vous voulez falsifier la chaîne de blocs, il vous faudra réussir à la modifier mais aussi répéter cela chez la majorité des utilisateurs du réseau.
La monnaie échangée grâce à une Blockchain peut permettre de transférer plus rapidement les salaires de travailleurs transfrontaliers, de régler les problèmes liés à la corruption dans certains pays… Quant aux tokens, ils peuvent représenter des droits de propriété (sur une action, une obligation…) ou de vote. Ils peuvent aussi assurer la traçabilité d’un actif, représenter un statut particulier (on reçoit un token pour prouver son appartenance à un groupe)… La liste des applications est forcément non exhaustive et en constant enrichissement.
Mais quid de l’envoi automatique du dossier d’Harrison aux médias ? Il s’agit tout simplement d’un contrat autonome que l’on appelle un « smart contract ». Il est largement utilisé sur la Blockchain Ethereum et vise à se passer d’intervention humaine pour satisfaire aux obligations des contractants. Il est possible, par exemple, de souscrire une police d’assurance qui permet d’être indemnisé automatiquement en cas de retard d’un avion.
Bref, la Blockchain est une base de données qui est distribuée à tous ses utilisateurs, infalsifiable et issue d’un système décentralisé.
Patrice Got
C’est un record de valorisation pour une Fintech spécialisée dans les paiements : iZettle vient de se faire racheter 2,2 Md$ par PayPal ! Mais au fait, que propose iZettle ?
Cette société permet à tous ceux qui souhaitent s’équiper de terminaux de paiement électronique (TPE) de le faire sans abonnement et à prix réduit (59 € pour 1 ou 2 terminaux). Beaucoup de petites entreprises et de commerçants, qui n’osaient pas s’équiper en raison du coup de l’abonnement (plus le coût d’une ligne téléphonique), ont pu franchir le pas grâce à la formule iZettle de TPE, ou comment se faire payer plus vite, de manière sûre et partout.
Plombiers, dépanneurs, fleuristes, associations… la liste est longue de ceux qui gagneraient à utiliser un TPE, quand on sait que plus de 95% des foyers sont équipés d’une carte de paiement ! Et il existe beaucoup d’offres en France. Les plus anciens sont Smile&Pay et SumUp qui commercialisent des solutions depuis 2015. Le matériel est lié à un compte bancaire (ou à une néobanque) et les fonds sont versés sur votre compte sous 24h.
Une intervention à domicile chez un client ? Il est alors possible d’encaisser les fonds immédiatement, car + de 95% des foyers sont équipés d’une carte de paiement. De plus, cela permet d’avoir le consentement du client pour récupérer son adresse mail, afin de lui envoyer la preuve du paiement.
Les frais facturés démarrent à 2% (sans minimum) pour rapidement baisser vers 1% ou moins. Et il faut mettre ce budget en face des économies réalisées en termes de relance et d’impayés… sans parler d’une saisie comptable simplifiée !
Venez découvrir ces solutions le 10 octobre 2018 après-midi à Bordeaux FinTech à la Cité du Vin. Vous y découvrirez les solutions pour mieux gérer vos finances, vos paiements et votre suivi de trésorerie.
Cette expression est née sur les terrains de basket de la NBA. His Airness Michael Jordan en fut un grand spécialiste. Quel rapport avec la Tech ? Aujourd’hui on dénombre pas moins de 13 Venture Capitalists issus de la NBA dont Kobe Briant ou LeBron James par exemple… mais aucun d’eux n’a vraiment investi dans une Fintech. Signe des temps ?
Money Time car, en Europe, nous sommes dans une phase de concentration du marché : c’est vraiment maintenant que la différence se fait. Dans le classement Leading 50 de KPMG 2017, on trouve 14 Finech européennes dont 2 dans le top 10 (Kreditech et Atom Bank) et une française… Lendix (ouf !)
Une concentration due à plusieurs facteurs, actuels et futurs.
Actuels : des levées de capitaux plus sélectives (nombre et volume en baisse constante depuis 2015*), une course à la taille qui a fait émerger des leaders selon la règle du « winner takes all »…
Futurs : la réglementation se saisit du dossier Fintech avec plus ou moins de bonheur, notamment en Europe où les applications des réglementations MIFID, PRIIPS,DDA, RGDP… sont vues comme autant de freins à un développement débridé. Les RegTech ont sûrement un boulevard qui s’ouvre…
Si l’acquisition de FinTech par les banques (qui n’arrivent toujours pas à innover en interne) fait une pause, l’on commence à apercevoir des FinTech accomplissant le chemin inverse en acquérant une licence bancaire (Revolut) ou en accomplissant des levées impressionnantes (Revolut : 250 M$ Q2-18).
Money Time ou heure de vérité aussi au niveau des ICO qui commencent à atteindre des niveaux (39 MD$ en 2017) laissant présager une concurrence frontale avec les IPO en 2018. Entre les pays qui interdisent (Chine) et ceux qui légifèrent (France), les métiers du conseil seront également touchés.
Nous retrouver début octobre nous permettra de commenter les grandes tendances 2018 et de voir se dessiner une évolution rapide du secteur financier sous influence des innovations de rupture que sont l’Intelligence Artificielle et la Blockchain. Le Digital peut-il tout emporter ou l’épargnant voudra-t-il encore un contact physique personnalisé ?
Des débats passionnants en perspective !
* Etude KMPG Pulse of FinTech Q4 17 La France connaît des levées toujours en hausse – 308 M€ en 2017