Comment analyser le projet de crypto-actif de Facebook ?

Comment analyser le projet de crypto-actif de Facebook ?

Article rédigé par mind Fintech

Le white paper dévoile la future gouvernance de la blockchain permissionnée imaginée par Facebook et certaines de ses caractéristiques techniques. Tour d’horizon du projet Libra en six questions/réponses.

Le white paper de Libra, projet de crypto-actif de Facebook basé sur une DLT (technologie de registre distribué, ou blockchain de consortium avec permissions), a été dévoilé le 18 juin. Son lancement est prévu au premier semestre 2020.

Quel sera l’usage du Libra ?

Libra se veut “une devise et une infrastructure financière mondiales simples pouvant être mises au service de milliards de personnes”, indique le white paper. Objectif affiché du crypto-actif : améliorer l’inclusion financière en permettant à tous d’envoyer de l’argent partout dans le monde à moindre coût et d’accéder à des services financiers ; mais aussi donner accès à des financements pour les PME dans les marchés émergents.

Concrètement, les développeurs et entreprises pourront créer de nouveaux produits financiers basés sur la blockchain de consortium Libra, créant ainsi un écosystème de services utilisant le crypto-actif – comme ceux actuellement en création autour des DLTs Corda ou Hyperledger fabric, par exemple.

Comme l’a déjà révélé la presse, le crypto-actif sera “soutenu par une réserve d’actifs pour lui donner une valeur intrinsèque”, c’est à dire qu’il sera indexé sur un panier d’actifs (tels que des titres gouvernementaux dans des devises provenant de banques centrales “stables et réputées”, indique le white paper) pour assurer sa stabilité.

“Il est important qu’elle [la Libra] soit acceptée dans de nombreux endroits et facilement accessible par ceux qui souhaitent l’utiliser”, assure par ailleurs le white paper. Un réseau de partenaires permettront de s’en procurer, en ligne mais aussi dans des points physiques.

Quelle sera la gouvernance de la DLT ?

La DLT sera régie par une association indépendante, baptisée Libra et dont le siège social est situé à Genève. Elle sera composée “d’entreprises, d’ONG et d’institutions académiques de confiance, d’origines géographiques diverses” qui dirigeront le réseau. Elle compte déjà 28 membres fondateurs, parmi lesquels des acteurs du paiement (Mastercard, PayPal, Visa, Stripe, PayU), des marketplaces (Lyft, eBay, Uber, Spotify, Booking, Farfetch, Mercado Pago), des télécoms (Iliad, Vodafone), des spécialistes blockchain (dont Coinbase), des VCs (Andreessen Horowitz, Ribbit, Union Square Ventures, Breakthrough initiatives) et des organisations à but non lucratif (dont Women’s World Banking). Facebook fait également bien sûr partie des fondateurs, via une filiale réglementée créée pour l’occasion et baptisée Calibra.

D’autres membres viendront renforcer le réseau dans les prochains mois – l’association devrait en compter une centaine d’ici son lancement. Pour entrer dans le cercle et opérer un noeud de la blockchain permissionnée, les entreprises doivent investir au moins 10 millions de dollars en achetant des tokens Libra, mais aussi remplir au moins deux critères parmi ces caractéristiques : valorisation de plus d’un milliard de dollars ou soldes clients supérieurs à 500 millions de dollars ; couverture supérieure à 20 millions de personnes par an au niveau multinational ; durabilité de la marque.  Les critères pourront être assouplis pour les entreprises spécialisées dans la blockchain, les organisations sociales et universitaires et les fonds en cryptomonnaie.

Les décisions majeures du conseil d’administration de Libra, composé des membres fondateurs, nécessiteront l’obtention de deux tiers des voix (via le protocole de consensus sur la DLT). Une levée de fonds sera organisée “dans le cadre d’un placement privé afin de lancer l’écosystème et de stimuler son adoption” et “Facebook ne sera qu’un membre parmi d’autres et son rôle dans la gouvernance de l’association sera égal à celui de ses homologues”, assure le réseau social.

Quel sera le rôle de l’association Libra ?

L’association Libra sera chargée de “faciliter le fonctionnement du réseau Libra et de gérer la réserve garantissant la devise”. Elle sera la seule habilitée pour créer et détruire des Libra et aura pour rôle d’assurer la stabilité du crypto-actif.

Elle aura aussi pour rôle de recruter d’autres membres fondateurs en tant que noeuds de validation, de collecter des fonds pour développer l’écosystème, de créer des programmes d’incitation pour favoriser l’adoption de la Libra et de subventionner l’inclusion financière. Enfin, elle veut promouvoir “une identité numérique décentralisée et portable, condition essentielle de l’inclusion financière et de la concurrence”.

La technologie de registre distribuée sera, lors de son lancement, centralisée et permissionnée. Mais à terme, l’objectif est d’évoluer vers une plus grande décentralisation, assure le white paper. La transition devrait démarrer “dans les cinq prochaines années”, avec un objectif de réduction de dépendance envers les membres fondateurs. L’association souhaite aussi limiter le plus possible son rôle d’administrateur dans la réserve Libra.

Quelles sont les caractéristiques techniques de Libra ?

Une première version du code de la blockchain Libra a été ouverte en open-source sous licence Apache 2.0. Selon Facebook, la DLT Libra répond à trois exigences. D’abord, un débit de transaction élevé, une faible latence et un système de stockage efficace pour pouvoir prendre en charge des milliards de compte. Ensuite, une haute sécurité. Enfin, la flexibilité “pour permettre sa gouvernance mais aussi des innovations futures au niveau des services financiers”.

Pour la mettre en place, Facebook a développé un nouveau langage de programmation baptisée “Move”, répondant à ces exigences et permettant de mettre en place des contrats intelligents sur la DLT. Move est conçu pour “éviter le clonage des actifs” et “prouver automatiquement et facilement que les transactions respectent certaines propriétés”.

La méthode de consensus utilisée pour résoudre “le problème des généraux byzantins”, baptisée LibraBFT, est une variante du protocole “HotStuff”, qui permet à un réseau de fonctionner même en cas d’échec d’une partie des noeuds de validation.

Qu’est ce que Calibra, la filiale de Facebook dédiée à Libra ?



Calibra “opérera des services utilisant le réseau Libra”, indique Facebook. La filiale bénéficie déjà aux Etats-Unis d’un agrément de Money Services Business (MSB) et discute avec les autorités de régulation pour obtenir des agréments de transferts de fonds, a indiqué Kevin Weil, chef de produit Calibra, à CNBC.

C’est donc via cette entité que Facebook monétisera des produits basés sur sa DLT. À commencer par un wallet permettant de payer avec des Libra, qui sera disponible sur Messenger, Whatsapp et une application dédiée en 2020. Gratuit pour ses utilisateurs, il pourra être utilisé pour les paiements en ligne ou le paiement entre particuliers – concurrençant alors les services de paiement P2P mais surtout ceux de transferts internationaux à bas coût, comme TransferWise ou WorldRemit par exemple.

Calibra s’est par ailleurs engagée “à ne partager les données des utilisateurs avec Facebook et des tiers qu’en cas de consentement du client ou sur demande des autorités”.

Le projet a-t-il été approuvé par les régulateurs ?

“Nous continuerons de dialoguer avec divers régulateurs, décideurs et experts afin d’obtenir leurs commentaires, dans le but de garantir que la gouvernance de cette infrastructure financière mondiale reste représentative de ses bénéficiaires”, indique le white paper de Libra sans préciser les discussions en cours.

Par mind Fintech, Aude Fredouelle

Jim Marous et Fin&Tech Summit

Nommé parmi les personnalités les plus influentes du secteur bancaire et classé dans le TOP 5 des influenceurs Fintech à suivre, Jim Marous est un stratège de l’industrie financière de renommée internationale, co-éditeur de The Financial Brand et propriétaire et éditeur du Digital Banking Report.

Pour tout savoir sur Jim Marous

Jim Marous conseille sur l’innovation, la croissance du portefeuille, l’expérience client, les stratégies marketing, la distribution par canal, les paiements et la transformation numérique dans le secteur des services financiers.
Autorité reconnue des services financiers, Jim Marous a été plébiscité par CNBC, CNN, le Wall Street Journal, le New York Times, le Financial Times, The Economist, The American Banker, Accenture et Forbes. En tant que conférencier-auteur, il est intervenu devant des auditoires du monde entier.
Jim Marous a également conseillé la Maison Blanche sur la politique bancaire et contribue régulièrement à l’émission de radio Breaking Banks sur Voice America.

Les thèmes abordés

Pendant l’évènement, le célèbre stratège financier Jim Marous prendra la parole afin de partager avec vous les dernières informations et les nouvelles idées sur le thème du secteur bancaire relié aux fintechs ! Il animera le débat sur les thèmes du BankingFintech & Open-banking.

Découvrez un premier aperçu de ce que vous réserve Jim Marous lors du Fin&Tech Summit 2019 :

« Autrefois considérées comme une forme de concurrence, les entreprises de FinTechs sont désormais une source d’innovation pour le développement de produits. L’open-banking étant devenu une norme du secteur, à quoi ressemblera l’avenir de l’écosystème bancaire ? Cette présentation montrera que l’avenir du secteur bancaire s’étendra bien au-delà des services financiers. »

Ne manquez pas sa conférence !
Réservez dès à présent votre accès à l’événement ici : https://bit.ly/2Z6hrD1

Le Workshop MasterClass Crypto

En 2019, Fin&Tech Summit vous propose de participer à des workshops innovants dirigés par des experts du secteur FinTech  !
Ne manquez surtout pas l’occasion de prendre part à des expériences inédites les 8 & 9 octobre, à Kedge Business School à Bordeaux.

La MasterClass Crypto fait partie des différents ateliers FinTech organisés exclusivement pour l’évènement Fin&Tech Summit 2019.
Animé par différents experts en cryptoactifs, cet atelier vous proposera une nouvelle façon de découvrir les cryptomonnaies.

Découvrez un premier aperçu de ce que vous réserve la MasterClass Crypto, lors du Fin&Tech Summit 2019 :

  • TECH : Que sont les cryptomonnaies ?  Qu’est-ce que le ICO ?
  • INVESTISSEMENT : Quelles sont les différentes stratégies à adopter ? 
  • REGLEMENTAIRE : Où en est la réglementation en France ? En Europe ?
  • FISCALITE : Donations, héritages… Quel impact sur la fiscalité des particuliers ? Des entreprises ?

Les animateurs de la MasterClass Crypto

Afin d’assurer une qualité d’expérience optimale à nos visiteurs, nous avons fait appel à une sélection d’experts pour animer nos différents ateliers.
Avocats, chercheurs et régulateurs seront alors présents à Fin&Tech Summit afin de diriger la MasterClass Crypto.
Vous pourrez notamment retrouver : 

Brian O’Hagan Manuel Valente William O’Rorke

Participez à ce workshop !
Réservez votre place pour l’événement ici :
bit.ly/2Z6hrD1

L’évènement qui disrupte la finance : Fin&Tech Summit !

Fin&Tech Summit vous donne rendez-vous pour sa 5ème édition le 8 et le 9 octobre 2019.
Organisé à la Kedge Business School de Bordeaux, l’évènement Fintech incontournable revient, cette année, plus surprenant que jamais.
A la une, plus de 70 intervenants français et internationaux, des workshops interactifs organisés par des experts, des tables rondes et des keynotes engagées et un concours de pitch totalement revisité.

Venez vivre deux jours inédits consacrés à l’univers Fintech en participant au Fin&tech Summit 2019 !
Pour cette toute nouvelle édition, Fin&Tech Summit voit les choses en grand en vous proposant, pour la toute première fois, un panel exclusif d’intervenants internationaux venus des quatre coins du monde !
De nouveaux thèmes seront également abordés cette année. Plus de 70 experts interviendront sur le thème des Fintech mais également :

  • Les Insurtech, dans l’assurance : compara­teur à l’assurance collaborative ou assurance santé 100% digitale

  • Les Regtech, des entreprises qui proposent des solutions technologiques pour répondre aux contraintes réglementaires et de conformité des acteurs bancaires

  • Les LegalTech, des entreprises proposant des services juridiques à l’aide des nouvelles technologies.

Participez également à des ateliers interactifs et des MasterClass animées par des professionnels du secteur et vivez pleinement l’expérience Fintech en plongeant au cœur de l’action avec notre tout nouveau concours de pitch !

Ne manquez pas ce rendez-vous incontournable les 8 et 9 octobre prochains en réservant votre place dès maintenant sur notre billetterie.

>Le lien : bit.ly/2Z6hrD1

[INTERVIEW] Anne-Laure BEDU à Bordeaux FinTech 2018

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis élue régionale déléguée Transfert, Innovation, Accélération, rattachée au développement économique et à l’enseignement supérieur et la recherche. Il s’agit de mon premier et unique mandat. A titre professionnel, je suis entrepreneure dans le domaine de la responsabilité sociétale et professeure associée à Sciences Po.

Comment définiriez-vous l’écosystème FinTech ? Quels sont les avantages et les inconvénients ?

La crise de 2008 a bouleversé la donne en sonnant la faillite des politiques de régulation : on a vu la désintermédiation des acteurs financiers s’accélérer.
Parallèlement, et pour de multiples raisons, les banques ont montré de réelles difficultés à se réformer. Il y a deux causes, l’une essentielle, l’autre structurelle : la sécurité et la concurrence. Ce secteur est ainsi caractérisé par un grand conservatisme notamment en raison de l’inflation des règles prudentielles qui s’imposent à lui. C’est dans ce contexte que l’innovation financière s’est développée, dans les produits financiers et les technologies.
Parmi les principales innovations financières produits, on trouve les systèmes de paiement (mobile) et d’échanges de devises (en pair to pair), le financement participatif (crowdfunding), les banques en ligne, les financements structurés, les produits dérivés, les fonds de créances, le micro-trading. Les opportunités offertes par le numérique et l’intelligence artificielle ont bénéficié à la désintermédiation. Mais il faut ajouter que cet écosystème est aussi confronté à des risques nouveaux, échappant justement à la régulation…

Quelles sont les tendances à suivre et les innovations majeures en 2018 liées à la FinTech ? 

Tout d’abord, dans la question des pronostics dans la Fintech, il convient de rester humble… !
Quelques tendances malgré tout :
– La « fintegration » ou coopération banques-assurances / fintech c’est-à-dire comment interfacer (en terme de gestion, normes, système d’information, risques, …) banques ou assureurs et fintech ? La sécurité des services financiers grâce aux technologies de « machine learning » représente un enjeu majeur notamment au regard des amendes réglementaires,
– Les virements instantanés et mobiles dans l’objectif de réduire les moyens de paiement,
– Le paiement « invisible » ou pré-paiement (ex : chauffeur privé, Amazone Go, …) et les cashback,
– La blockchain et les cryptomonnaies et en particulier l’ICO[1] (Initial Coin Offering),

– L’économie de l’abonnement,
– Les chatbots ou agents conversationnels sont issus de l’IA et devraient s’intégrer en profondeur dans les services financiers.

Comment intégrez-vous l’innovation dans votre stratégie de développement ?

 La Région contribue fortement au développement de dispositif fonds propres en matière d’amorçage et de capital risque : elle vient d’investir dans plusieurs véhicules financiers dont un fonds de co-investissement de 35 M€ dédié à l’attractivité des capitaux mais également dans IRDInov 2 dédié à l’amorçage technologique et dans Aélis Innovation dédié au capital risque pour des montants pouvant atteindre 1 à 10 M€.

Quels conseils pourriez-vous nous donner pour innover au quotidien ?

 L’innovation est une sorte d’hyper-adaptation au réel. Il faut donc en comprendre très vite les caractéristiques, selon un mode dynamique. Puis ajuster l’offre de services ou de produits à cette perception globale. Il faut donc analyser les évolutions majeures : culturelles, environnementales, sociales, avec une attention aux signaux faibles, regarder où sont les blocages des systèmes conventionnels, identifier les attentes sociétales majeures mais aussi les émergentes, et sans doute chercher à améliorer en permanence les usages. En bref, il faut des data, de bonnes capacité d’analyse, de l’intuition et … un peu d’audace !

[1] Méthode de levée de fonds fonctionnant via l’émission d’actifs numériques échangeables contre des cryptomonnaies durant la phase de démarrage d’un projet. Ces actifs numériques sont appelés tokens (jetons, en français).

Les tokens sont émis par l’organisation à l’origine de l’ICO, et peuvent être acquis par quiconque lors de l’ICO en échange de cryptomonnaie (le plus souvent, de l’ether ou du bitcoin).

Les tokens ne représentent pas (en général) des parts d’entreprise, mais plutôt, par exemple, un droit d’usage du service. Cette méthode incite donc fortement les participants de l’ICO à être investis dans le projet avec un fort intérêt au succès, afin de pouvoir à terme utiliser les tokens.

[INTERVIEW] ESTIMEO – Interview de Gilles Monat

Présentez en quelques mots Estimeo

Estimeo est une Société  qui développe et commercialise une plateforme de notation de  start-ups. Cette offre de notation permet aux acteurs de cet écosystème tels que des prestataires de services, les incubateurs ou investisseurs de venir chercher des appréciations sur des start-ups dans lesquelles ils veulent investir ou avec lesquelles ils souhaitent collaborer.

Nous nous positionnons comme un tiers de confiance qui apporte à travers sa notation un élément objectif d’appréciation et de mesure.

Quelle est l’essence du modèle Estimeo ?

L’intérêt du modèle de notation de notre plateforme réside dans le renouvellement de l’analyse du risque pour de jeunes sociétés en croissance en proposant un  système de notation  algorithmique neutre, principalement extra-financier et non biaisé permettant de gagner  la confiance d’investisseurs ou de tiers.

Les modèles d’analyse traditionnels de credit scoring ou d’analyse equity ne conviennent pas aux start-ups et peuvent même amener les acteurs exposés à la problématique start-up à de mauvais choix.

La notion de start-up en quelques chiffres et quelques mots

Il n’existe pas de définition universelle de la start-up mais nous pouvons estimer qu’il existe en France une dizaine de milliers de start-ups en stock, et environ 1500 à 2000 qui se créent chaque année.

Pour Estimeo, il s’agit de sociétés jeunes, à fort potentiel de développement, qui apportent de l’innovation, un mode de financement spécifique par levée de fonds en capital-risque ainsi qu’une  composante digitale prépondérante dans l’offre.

Aujourd’hui, 90% des start-ups ne survivent pas dans les deux années suivant leur création d’après le site 1001 Startups. Et 74% des start-ups ont un excédent brut d’exploitation (EBE) négatif donc  perdent de l’argent.

Donc évaluer une start-up sur la base d’éléments financiers (compte de résultat, bilan ou tableau de trésorerie), n’est pas adapté et cela revient à ne pas leur donner beaucoup de chance de se développer.

Quelle réponse Estimeo apporte aux start-ups ?

Utiliser comme base d’évaluation de la solidité des projets les éléments financiers ne permettrait pas d’investir ni de travailler avec les start-ups, l’élément quantitatif n’étant pas le plus pertinent sur ce type de profil voire inexistant.

Estimeo a mis en place une méthodologie de  notation qui permet de ne pas surpondérer le financier. L’analyse automatique donc non biaisée est réalisée à partir d’un algorithme développé en interne qui s’appuie sur des études académiques d’une part et données spécifiques adaptées au monde start-ups et collectées auprès d’elles. Il prend en compte des éléments qualitatifs et quantitatifs autour de 6 dimensions : l’humain, l’offre, le marché sur laquelle la société opère, la technologie et/ou l’innovation, la stratégie et le financier.

A travers cette méthodologie, l’idée est de synthétiser ces 6 piliers à travers une note sur 100 qui reflète la capacité de développement, la capacité de réussite et surtout la capacité de la start-up à lever des fonds. A cette note est associé un indice de confiance qui reflète la fiabilité de la note en fonction du nombre de questions répondues et de la sincérité des réponses qui peuvent être vérifiées.

On le voit bien, le financier n’est pas l’élément central. Est pris en compte avant tout : l’innovation, l’équipe dirigeante, le marché sur lequel elle opère et sa capacité à exécuter un business plan. Estimeo considère ainsi que l’analyse de risque traditionnel dans la finance n’est pas adaptée aux start-ups,  qui ont besoin de plusieurs années pour se développer de par leur modèle basé sur l’innovation. A contrario, il faut mettre en avant, et  au cœur de l’appréciation l’immatériel par rapport au financier, car  l’immatériel c’est ce que les start-ups développent le plus, c’est leur valeur.

Les start-ups ont trois besoins importants :

  • Trouver des capitaux pour se financer
  • Trouver des clients
  • Trouver des fournisseurs qui leur font confiance.

Les deux derniers points ne sont pas évidents car ces sociétés  sont petites, en phase de croissance, elles ont besoin d’inspirer confiance même si elles apportent à travers l’innovation quelque chose dont les grandes sociétés ont besoin. Le problème est qu’elles n’ont pas un degré de confiance élevé car elles sont fragiles. Donc ce qui est important pour les start-ups, c’est que les fournisseurs acceptent de prendre un risque sur elles, que les clients acceptent de travailler avec elles en ayant confiance sur la pérennité de l’offre. Enfin, les investisseurs veulent avant de faire leurs propres évaluations être en mesure de séparer rapidement et à moindre coût les startups présentant un potentiel de réussite élevé des autres.

La notation algorithmique et indépendante permet donc aux startups de disposer d’un indicateur extérieur objectif et neutre qu’elles peuvent produire pour gagner la confiance de ces partenaires essentiels.

Comment fonctionne cet algorithme ?

Il prend en compte les facteurs clefs de réussite ou non d‘une société, le travail de recherches autour des différents retours d’expériences, ceci sur les 6 piliers déjà mentionnés. Les différentes données collectées auprès des startups à travers un formulaire que va remplir le dirigeant sont intégrées par l’algorithme qui va pondérer ces 6 piliers et calculer cette note sur 100.

L’algorithme est le même à un instant donné pour toutes les sociétés quel que soit leur âge et leur secteur. Mais l’intelligence de l’algorithme sera par exemple de ne pas pondérer à l’identique le facteur humain pour une société de 1 an ou de 4 ans. Au delà l’algorithme a pour vocation d’évoluer en fonction de la réalité des parcours des startups et des analyses faites sur les données collectées.

Pourquoi soutenez-vous Bordeaux FinTech ? Pourquoi participez-vous ?

Nous avons voulu participer à Bordeaux FinTech 2018 car nous pensons tout d’abord que les 1500-2000  start-ups qui se créent chaque année, ne sont pas qu’à Paris et je pense que c’est important que les implantations en région soient mises à l’honneur, ne pas faire que la part belle à Paris. L’écosystème start-up est implanté sur tout le territoire. La région a donc son importance. Par ailleurs, nous même, nous nous considérons comme une FinTech.

Enfin, Bordeaux FinTech est un évènement riche sur le fond, et agréable sur la forme, nous nous reconnaissons dans cet évènement.

Donnez-nous 3 mots pour décrire la FinTech 2018 ?

  • Simplification des usages et de l’accès aux services financiers
  • Créativité/innovation dans les modèles, les produits, les distributions,
  • Maturité, puisque le secteur des FinTech est en développement depuis quelques années, mais entre dans une certaine forme de réalisme dans l’adéquation des offres aux nouveaux besoins ou l’intégration du volet règlementaire.

 Pour conclure, pouvez-vous nous donner une citation pour définir la FinTech ?

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire » Henri Bergson

Je pense effectivement que la vocation de la FinTech c’est de redéfinir les usages de demain, les faire évoluer  en proposant une nouvelle façon plus simple et plus ludique de consommer des services financiers, en créant un nouveau mode de consommation pour tous de services déjà existants pour la plupart.

  • Gilles Monat

ADI – Trois questions qu’un porteur de projet devrait se poser :

Une levée de fonds est une étape importante dans la vie d’une startup ; elle ne doit surtout par être prise à la légère et nécessite un travail soutenu de préparation. Elle concerne avant tout les projets innovants à fort potentiel de croissance nécessitant un investissement pour répondre, par exemple, à des problématiques de financement d’éléments immatériels clés (R&D), de recrutement de personnel qualifié, ou d’achat de matériels ne pouvant être financés de manière classique.

Voilà 3 questions qu’un porteur de projet innovant doit impérativement se poser :

POURQUOI?

Il est crucial de réfléchir en amont aux motivations d’une levée de fonds. Avant de pouvoir approcher des investisseurs, le porteur de projet doit pouvoir expliquer les raisons qui le poussent à lever des fonds, non seulement de manière quantitative, mais aussi de manière qualitative. La startup peut en effet être en train d’atteindre un seuil de taille critique, connaitre une augmentation significative de BFR, ou encore nécessiter de dégager des marges de manœuvre financière. Il faut être en capacité de répondre de manière précise et motivée aux questions suivantes :

  • Pourquoi cherchez-vous à lever des fonds ?
  • Combien cherchez-vous à lever ?
  • Comment allez-vous utiliser les fonds levés ?

QUAND?

Un autre aspect important d’une levée de fonds concerne son « timing ». Pour le déterminer, plusieurs éléments sont à prendre en compte ; les investisseurs sont ainsi sensibles à ce que :

  • Le dirigeant ait investi en fonds propres dans son projet et ait déjà, dans la mesure du possible, réussi à convaincre son réseau immédiat (love money)
  • Les subventions et aides publiques aient déjà été sollicitées ; notamment les aides régionales ou financements Bpifrance
  • Le POC* ait été un succès et/ou la solution développée démontre une traction commerciale

COMMENT?

Lorsque le porteur de projet est convaincu d’avoir répondu aux questions précédentes, il doit ensuite s’atteler aux aspects « logistiques » de la levée de fonds :

  • Préparer les documents de présentation, en particulier le pitch deck et le BP** avec prévisionnel financier. Ces derniers doivent être clairs, cohérents et maitrisés parfaitement par le porteur de projet
  • Cibler ses investisseurs. Il est bien plus efficace de contacter un nombre restreint d’investisseurs qualifiés, plutôt que de « spammer » un grand nombre d’investisseurs choisis au hasard. Faire une recherche sur son secteur d’activité et connaître les investisseurs qui s’y intéressent permet de maximiser ses chances dès le départ. Au-delà de son apport financier, un investisseur participe de manière active au développement du projet ; il est donc impératif d’ouvrir son capital à des partenaires qui vont partager la vision stratégique du dirigeant.
  • Avoir une trésorerie suffisante. Une levée de fonds est un processus qui peut prendre plusieurs mois à finaliser. Il faut donc avoir les reins assez solides pour tenir financièrement durant cette période.

– Pierre Foucault

Pierre Foucault est Responsable de Projets chez ADI Nouvelle-Aquitaine en charge de l’accompagnement de startups en levée de fonds. Il a auparavant été investisseur chez Noble Venture Finance et Generis Capital Partners.

*POC Proof Of Concept

**BP Business Plan

Montaigne Conseil co-organise Normandy FinTech avec la CCI de Caen

Bordeaux FinTech est fière d’annoncer l’arrivée de Normandy FinTech qui se déroulera les mardi 11 et mercredi 12 décembre au Dôme de Caen.

Bordeaux FinTech est devenue en 4 ans une rencontre FinTech emblématique et son organisateur, Montaigne Conseil, réaffirme son soutien infaillible à l’innovation en co-organisant Normandy FinTech conjointement avec la CCI Caen Normandie.

La Normandie est une région pionnière dans le déploiement du paiement sans contact, toujours soucieuse de renforcer son écosystème d’entrepreneurs de la finance pour en faire un levier de son développement économique. En s’alliant avec Montaigne Conseil, la CCI Caen Normandie capitalise sur son expertise pour renforcer sa position carrefour entre les places financières londoniennes, anglo-normandes et parisiennes.

Les deux manifestations partagent la même ouverture d’esprit et le même goût du challenge qui font partie de leur ADN. Elles vont bousculer les idées et provoquer les débats, alliant impertinence de ton et attitude bienveillante. Les acteurs locaux seront mis en avant, notamment au travers d’un concours de pitch réservé aux startups Fin&- Techs.

Pour les entrepreneurs et acteurs du secteur, Bordeaux et Normandy FinTech sont de réelles opportunités pour découvrir des services innovants et développer leur réseau, via des offres de participation couplées, aussi bien pour la billetterie que pour le partenariat.

« Cela fait 4 ans que nous avons lancé Bordeaux Fintech. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais cette dynamique et les disruptions dans les services financiers se poursuivent. Nous sommes ravis d’avoir été sollicités par la CCI Caen Normandie pour co-organiser leur événement FinTech. C’est la confirmation de notre engagement commun dans ce secteur d’activité » déclare Louis-Alexandre de Froissard, fondateur et gérant associé de Montaigne Conseil.

Conscient des évolutions encore en devenir, Bordeaux FinTech élargit le champ des débats en accueillant cette année des intervenants de grande renommée – Stéphane Mallard en ouverture, Gilles Babinet et Eric Salobir en Grands Témoins – et s’ouvre à de nouveaux « pôles Tech » – comme les assurances et les réglementations – ayant la capacité de s’agréger à la FinTech de demain.

Profitez de Bordeaux FinTech2018 pour visiter La Cité du Vin !

En tout juste deux ans La Cité du Vin a su s’imposer comme un lieu culturel emblématique et incontournable de Bordeaux. Forte d’une architecture moderne et d’une volonté de représenter le vin sous toutes ces facettes, La Cité du Vin rend hommage au vin patrimoine et séduit experts et néophytes. Afin de transmettre au mieux cette grande histoire, La Cité du Vin a conçu un Parcours permanent de 19 espaces thématiques interactifs et sensoriels pour découvrir le vin à travers l’histoire et à travers le monde.
La Cité du Vin c’est aussi un Belvédère qui offre une vue panoramique à 360° imprenable sur Bordeaux, et propose une sélection de 20 vins du monde à la dégustation.

C’est en ce lieu prestigieux que la 4e édition de la FinTech Bordeaux aura lieu, au sein de l’auditorium Thomas Jefferson, un espace à l’architecture remarquable symbole de l’amitié entre la France et les Etats-Unis.

Ne manquez pas ce rendez-vous incontournable les 10 et 11 octobre prochains et profitez de l’occasion pour découvrir ou redécouvrir La Cité du Vin à Bordeaux en bénéficiant de 10 % de réduction* sur le billet daté Parcours permanent + Belvédère grâce au code promo FINTECH18.

Réservez votre billet dès maintenant !

> Lien : http://bit.ly/2AjnJa2

* Offre valable du 1er septembre 2018 au 31 octobre 2018 inclus. Réduction de 10% applicable sur l’achat en ligne de billets datés pour la visite du Parcours permanent au plein tarif adulte, dans la limite de 2 billets maximum par transaction. Valable uniquement pour un achat en ligne via le site de e-billetterie de La Cité du Vin du 1er septembre au 31 octobre 2018. Offre non cumulable avec d’autres réductions en cours ou sur des tarifs réduits.

ICO, quels risques pour les investisseurs ?

Depuis fin 2016 en France nous avons vu émerger une nouvelle forme de levée de fonds grâce à la blockchain pour les porteurs de projets, les fameuses ICOs ou Initial Coin Offering. Ces opérations permettent à une entreprise de vendre un cryptoactif que l’on appelle token contre une autre cryptomonnaies de l’Ether en général, du bitcoin et parfois contre des monnaies-fiats. Les investisseurs en tout genre se sont jetés dessus ces derniers mois sans forcément tout le temps bien maitriser les risques qu’ils prenaient.

Risque de perte de capital

Le premier risque est de perdre tout ou partie de son capital. À la différence d’un investissement traditionnel, il n’y a aucun engagement de la société dans laquelle vous investissez sur ce qu’elle fera des gains réalisés, ni aucune garantie d’une performance minimum et encore moins d’une capacité à récupérer votre argent si vous estimez vous être trompés. Suivant votre sensibilité aux risques, les ICOs et plus généralement le monde des cryptomonnaies ne sont sûrement pas faits pour vous.

Risque de non liquidité

Une fois que le token vous a été vendu, une étape est importante du côté de l’entreprise qui a réalisé l’ICO, elle doit faire lister le token sur des plateformes d’exchange afin de pouvoir mettre en relation vendeurs et acheteurs. Il s’agit du second marché sur lequel il est important de mettre en place tous les moyens qui permettront aux investisseurs de prendre leurs gains (ou leurs pertes). Ces plateformes demandent de grosses sommes aux startups, parfois plusieurs millions de dollars, afin de lister le token généré. Résultat, la plupart des ICOs une fois terminées finissent par ne pas investir dans cette étape importante et préfèrent se faire lister sur des exchanges de seconde zone sur lesquelles il n’y a que très peu d’activité.

Risque de SCAM

Un SCAM est une fraude. Eros.vision est une de celles qui est symptomatique de l’année dernière. À l’été 2017, deux individus inconnus du monde crypto ont proposé de développer le Open Bazaar du sexe ou le Uber de la prostitution grâce à la blockchain. L’idée était de développée une market place de la prostitution décentralisée. Sauf qu’il ne faut pas plus de 2 secondes pour se rendre compte que cela ne peut pas fonctionner. Pourtant au 5 août 2017, Eros.vision avait levé 19 millions de dollars avant de partir avec la caisse.

Conclusion

Les ICOs sont sûrement une nouvelle forme de levée de fonds qui est intéressante qui amène de nouvelles opportunités aux investisseurs mais elles recouvrent de nombreux risques qu’il est important de maitriser. Vous ne perdrez pas forcément de l’argent mais vous devez être attentifs et éclairés avant de tenter l’expérience. Quelques recommandations de bon sens sont nécessaires : n’investissez pas plus que ce que vous être prêts à perdre sans que cela vous fasse mal, ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, renseignez-vous énormément en amont sur l’équipe et le projet.

 

Sébastien Bourguignon – MARGO